Puisqu’on m’en parle beaucoup, encore aujourd’hui quand je dis que je dirige une entreprise de sécurité privée, j’aimerais rapidement revenir sur l’épisode de « la gifle ».
Comment est-ce possible, avec tous les moyens mis en œuvre, que le Président de la République Française puisse prendre une gifle en pleine rue, devant son service de sécurité ?
Je ne chercherai pas à rentrer dans des considérations ni politiques ni des aspects de communications ou d’éventuelles dégradations de la fonction Présidentielle ou de son image.
J’aimerais simplement apporter un point de vue technique sur ce qui n’a pas fonctionné ou plus exactement pourquoi cela ne pouvait pas fonctionner.
Loin de moi l’idée de blâmer les membres du GSPR (Groupe de Sécurité de la Présidence de la République, c’est à dire les hommes qui ont sous leur responsabilité la sécurité du Président de la République), qui font leur travail au quotidien et à qui, nous le verrons, on ne peut pas reprocher grand-chose.
A mon sens, le premier problème est législatif ou plutôt constitutionnel.
En effet, il serait facile de tomber à brides abattues sur le personnel, ces hommes surentraînés n’avaient qu’à être assez rapides pour s’interposer entre M. Macron et la foule présente. Avec leur formation il devrait être capable de discerner les comportements malveillants en amont afin de les neutraliser. Oui ça c’est la version facile de celui qui ne veut pas comprendre.
Voilà pourquoi ce fait divers ne peut que difficilement se produire aux USA :
Les hommes chargés de la protection du Président des États-Unis d’Amérique sont membres du « Secret Service »
La loi leur confère autorité sur le Président en matière de sécurité. Ce sont eux qui décide si une situation est assez sûre pour que le Président puisse s’y rendre en parfaite sécurité et ce sont eux qui coordonne les moyens nécessaires au dispositif.
Par conséquent, contrairement à ce qui s’est passé dans la Drôme, le Président américains ne peut avoir une lubie soudaine de sortir d’un cortège, ou d’une voiture, et de se précipiter vers une foule afin de lui faire face.
Il existe des protocoles qui ont été mis en place par des professionnels et c’est bête à dire mais ils ne sont pas là pour rien. Il faut les respecter et ce genre d’incident (qui aurait pu être grave si une lame de rasoir par exemple avait réussi à être dissimulée).
On peut conspuer autant qu’on veut les hommes du GSPR (après tout on est dans un pays libre) mais toujours est-il que si, à l’instar des USA, nous inscrivions dans la constitution que la sécurité du Président est l’affaire du GSPR (ou autre) et que par conséquent ils ont autorité en la matière sur le Président, cela faciliterait grandement leur travail.
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